dissabte, 23 de setembre del 2023

Chapitre II. Substantifs. Grammaire de la Langue Romane.

Chapitre
II.


Substantifs.


Les
noms doivent être considérés sous les rapports du genre, du
nombre, et du cas.


La
langue romane admet seulement les genres masculin et féminin, que l'
article, la terminaison, font ordinairement reconnaître.


Elle
admet deux nombres: le singulier et le pluriel; ils sont de même
indiqués ordinairement par l' article, par la terminaison.


Le
CAS fut ainsi nommé à cause du signe final distinguant les sujets
et les régimes dans les langues qui terminent leurs noms par une
variété de désinences ou chûtes, CASUS. Quelques grammairiens ont
prétendu que, dans les langues modernes qui n' attachent point à
leurs noms cette variété de désinences caractéristiques soit des
sujets soit des régimes, il n' existait point de cas.


Quoique
je préfère d' employer les expressions de Sujet et de Régime
Direct ou Indirect, je me conforme quelquefois à l' usage, en me
servant du mot de CAS, pour rendre mes idées plus sensibles,
sur-tout quand j' établis des rapports avec les CAS des langues qui
ont des désinences caractéristiques.


Presque
tous les substantifs romans ayant été formés par la suppression de
ces désinences qui marquaient les cas des substantifs latins, il
serait aussi long que fastidieux de présenter ici le tableau de
toutes les terminaisons des différents substantifs romans, soit
masculins, soit féminins. Ces détails minutieux et compliqués
appartiennent au Dictionnaire de la langue (Raynouard, Lexique
Roman): il contiendra la classification des désinences très
nombreuses et très variées qui indiquent les noms substantifs ou
adjectifs; ces noms sont faciles à reconnaître soit à l' article
ou aux prépositions qui les précèdent, soit au signe qui, dans la
langue romane, distingue les sujets des régimes.


On
a vu précédemment de quelle manière se faisait cette distinction
caractéristique; de nouvelles observations et de nouveaux exemples
confirmeront la règle, et offriront quelques détails nécessaires.


Au
singulier, l' S final attaché à tous les substantifs masculins et à
la plupart des substantifs féminins qui ne se terminent point en A,
désigne qu' ils sont employés comme sujets, c'est-à-dire qu' ils
remplissent la fonction du nominatif ou du vocatif; et l' absence de
l' S désigne le régime direct ou indirect, c'est-à-dire que ces
noms remplissent une fonction de génitif, de datif, d' accusatif, ou
d' ablatif.


Au
pluriel, les nominatifs et les vocatifs de ces noms, c'est-à-dire
les sujets, ne reçoivent pas l' S; mais il s' attache aux génitifs,
datifs, accusatifs, et ablatifs, c'est-à-dire aux régimes directs
ou indirects.


Les
régimes indirects sont facilement distingués, soit au singulier,
soit au pluriel, par les prépositions DE et A, ou autres, qui
précèdent les génitifs, datifs et ablatifs; et les régimes
directs, par l' absence de ces prépositions, lesquelles ne sont
jamais placées entre des verbes et un nom qui devient leur régime
direct.


Les
noms féminins en A, sujets ou régimes, ne reçoivent, dans aucun
cas du singulier, l' S final, qu' ils gardent à tous les cas du
pluriel.


Les
substantifs qui originairement se terminent en S, le conservent dans
tous les cas, soit au singulier, soit au pluriel.


Pour
offrir des exemples de l' emploi de l' S, désignant au singulier les
noms masculins comme Sujets, je choisis un couplet entier:


Valer
m degra MOS PRETZ e MOS PARATGES


E
ma BEUTATZ e plus MOS FINS CORATGES;


Per
qu' ieu vos man, lai on es vostre ESTATGES,


Esta
chanson, que me sia MESSATGES,


E
voill saber, lo MIEUS BELS AMICS GENS,


Per
que m' etz vos tan FERS e tan SALVATGES;


No
sai si s' es ORGUELHS O MALS TALENS. (1)


Comtesse
de Die: A chantar.



(1)
Valoir me devrait mon prix et mon parage


Et
ma beauté et plus mon tendre attachement;


C'est
pourquoi je vous mande, là où est votre demeure,


Cette
chanson, qui me soit message,


Et
je veux savoir, ô le mien bel ami gent,


Pourquoi
m' êtes vous tant cruel et tant sauvage;


Ne
sais si c'est orgueil ou mauvaise volonté.





Je
donne de même un couplet entier pour les exemples de l' absence de
l' S, désignant au singulier les noms masculins comme régimes
directs ou indirects:





Seinher
Conrat, tot per vostr' AMOR chan,


Ni
ges no i gart AMI ni ENNEMI;


Mas
per so 'l fatz qu' ill crozat vauc reptan
Del PASSATGE qu' an si
mes en OBLI:


Non
cuidon qu' a DEU enoia


Qu'
ill se paisson e se van sojornan;


E
vos enduratz FAM, SET, et ill stan. (1)


Bertrand
de Born: Ara sai.
(1) Seigneur Conrad, tout pour votre amour je
chante,


Et
aucunement n' y regarde ami ou ennemi;


Mais
pour ce le fais que les croisés vais accusant


Du
passage qu' ils ont ainsi mis en oubli:


Ils
ne pensent pas qu' à Dieu il déplaise


Qu'
ils se repaissent et se vont séjournant;


Et
vous endurez faim, soif, et eux restent.





L'
observation de cette règle et son utilité sont frappantes dans les
phrases où le même nom est successivement employé et comme Sujet
et comme Régime:





Qe
mais mi notz A DEU SIAZ


Que
DEUS VOS SAL no m' ajuda. (2)


Cadenet:
Amors e cum er.
(2: Parce que plus me nuit A DIEU SOYEZ
Que
DIEU VOUS SAUVE ne m' aide.
Pour l' intelligence de ces locutions,
je dois avertir que la première correspond à ADIEU, et signifie
donc l' instant de la séparation; et que la seconde correspond à
BON JOUR, et signifie celui de l' arrivée.)



Parmi
les citations que je pourrais faire de la prose romane, je préfère
ce passage qui commence l' ouvrage intitulé: Leys d' Amors:


Segon
que dis lo PHILOSOPHS, tut li home del mon desiron aver sciensa, de
la qual nais SABERS, de SABER conoyssensa, de connoyssensa SENS, de
SEN be far, de be far VALORS, de VALOR LAUZORS, de LAUZOR HONORS, d'
HONOR pretz, de pretz PLAZERS, et de PLASER gaug e ALEGRIERS.” (1)

(1) "Selon que dit le philosophe, tous les hommes du monde
desirent avoir science, de laquelle naît savoir, de savoir
connaissance, de connaissance sens, de sens bien faire, de bien faire
valeur, de valeur louange, de louange honneur, d' honneur prix, de
prix plaisir, et de plaisir joie et allégresse."



Il
me reste à donner, pour le pluriel, des exemples de l' absence de l'
S désignant les sujets, et de la présence de l' S désignant les
régimes:


Plur.
Sujet. De fin' amor son tuit MEI PENSAMEN


E
MEI DESIR e MEI MEILLOR JORNAL. (2)


P.
Raimond de Toulouse: De fin' amor.


En
vos son pauzat MIEI VOLER,


E
MIEI TALAN e MIEI DESIR. (3)


Elias
de Barjols: Pus la bella.


Plur.
Régime. En abril, quan vei verdeiar


LOS
PRATZ VERTZ, e 'ls VERDIERS florir. (4)


Bernard
de Ventadour: En abril.


Lo
temps vai, e ven, e vire


Per
JORNS e per MES e per ANS. (5)


Bernard
de Ventadour: Lo temps.


Plur.
Régime. Car qui be vol baissar e frevolir


SOS
ENNEMICS, BOS AMICS deu chausir. (1)


Bernard
Arnaud de Montcuc: Anc mais.


Pro
ai del chan ESSENHADORS


Entorn
mi et ENSENHAIRITZ,


PRATZ
e VERGIERS, ARBRES e flors


Voutas
d' AUZELНS e LAIS e CRITZ. (2)


Geoffroi
Rudel: Pro ai del chan.


Voici
des exemples des substantifs féminins en A au singulier, et en AS au
pluriel.


Sing.
Sujet. Que fara la vostr' AMIA?


Amicx,
cum la voletz laissar! (3)


Bernard
de Ventadour: En abril.


GUERRA
m platz, sitot GUERRA m fan


Amors
e ma DOMNA tot l' an. (4)


Bertrand
de Born: Guerra.


Sing.
Régime. Farai CHANSONETA NUEVA. (5)


Comte
de Poitiers: Farai.
Lanquan vei la FUELHA
Jos dels arbres
cazer. (6)
Bernard de Ventadour: Lanquan vei.
(1) Car qui bien
veut abaisser et affaiblir
Ses ennemis, bons amics doit
choisir.
(2) Assez j' ai du chant instituteurs
Autour de moi et
institutrices,
Prés et vergers, arbres et fleurs,
Cadences d'
oiseaux et lais et ramages.
(3) Que fera la votre amie?
Ami,
comment la voulez-vous laisser!
(4) Guerre me plait, quoique
guerre me font
Amour et ma dame toute l' année.
(5) Je ferai
chansonette nouvelle.
(6) Quand je vois la feuille
En bas des
arbres tomber.

Sing. Régime. Mielz no fa 'l venz de la RAMA,


Q'
en aissi vau leis seguen,


Com
la fuelha sec lo ven. (1)


Bernard
de Ventadour: Amors enquera.


Plur.
Sujet.


Las
DONAS eyssamens


An
pretz diversamens...


Las
UNAS son plazens,


Las
AUTRAS conoissens. (2)


Arnaud
de Marueil: Rasos es.


Plur.
Régime.
E vey las AIGUAS esclarzir. (3)


Bernard
de Ventadour: En abril.


Anc
Persavals, quant en la cort d' Artus


Tolc
las ARMAS al cavalier vermelh,


Non
ac tal joy. (4)


Rambaud
de Vaqueiras: Era m requier.


De
las DOМNAS me desesper:


Jamais
en lor no m fiarai. (5)


Bernard
de Ventadour: Quan vei la laudeta.
(1) Mieux ne fait le vent de la
ramée,
Vu qu' ainsi je vais elle en suivant,
Comme la feuille
suit le vent.
(2) Les dames également
Ont prix
diversement...
Les unes sont agréables,
Les autres
savantes.
(3) Et je vois les eaux éclaircir.
(4) Oncques
Perseval, quant en la cour d' Artus
Il enleva les armes au
chevalier vermeil, (: rouge)
N' eut telle joie.
(5) Des dames
me désespère:
Jamais en elles ne me fierai.



J'
ai dit que les substantifs terminés en S le gardaient à tous les
cas du singulier et du pluriel, soit qu' ils fussent employés comme
Sujets, soit qu' ils le fussent comme Régimes; je choisis pour
exemples les noms TEMPS, temps; VERS, vers; OPS, besoin, avantage.


Sujets.


Lo
gens TEMPS m' abellis e m platz. (1)


Arnaud
de Marueil: Lo gens temps.


Qu'
entr' els lurs gabs passa segurs mos VERS. (2)


Arnaud
de Marueil: L' ensenhamentz.


Ab
fina joia comensa


LO
VERS qui be 'ls motz assona. (3)


Pierre
d' Auvergne: Ab fina.


Car
mot l' es OPS sacha sofrir


Que
vol a gran honor venir. (4)


Arnaud
de Marueil: Totas bonas.


Régimes.
Totz
TEMPS vos amaria,


Si
totz TEMPS vivia. (5)


Arnaud
de Marueil: Sabers.


Per
joi qu' ai dels e d' el TEMPS. (6)


Arnaud
Daniel: Autet e bas.
(N. E. “Tan m' abellis vostre cortes
deman,


qu'
ieu no me puesc ni voill a vos cobrire.


Ieu
sui Arnaut, que plor e vau cantan;


consiros
vei la passada folor,


e
vei jausen lo joi qu' esper, denan.


Ara
vos prec, per aquella valor


que
vos guida al som de l' escalina,


sovenha
vos a temps de ma dolor!”.
Divina Commedia, Dante Alighieri.)


Estat
ai dos ans


Qu'
ieu no fi VERS ni chanso. (7)


Bernard
de Ventadour: Estat ai.


Dirai
un VERS que m' ai pensat. (8)


Rambaud
d' Orange: Als durs.


(1)
Le gentil temps me charme et me plait.
(2) Qu' entre leurs
plaisanteries passe assuré mon vers.
(3) Avec pure joie
commence
Le vers qui bien les mots accorde.
(4) Car beaucoup
lui est besoin que sache souffrir
Qui veut à grand honneur
venir.
(5) En tous temps je vous aimerais
Si en tous temps je
vivais.
(6) Par joie que j' ai d' eux et du temps.
(7) Été j'
ai deux ans
Que je ne fis vers ni chanson.
(8) Je dirai un vers
que j' ai pensé.



Régime.


E
chanta SOS VERS raucament. (1)


Le
Moine de Montaudon: Pus Peire.


Ben
vuelh que sapchon li plusor


D'
est VERS, si 's de bona color. (2)


Comte
de Poitiers: Farai un vers.


Lai
on m' agra ops que fos saubuz mos vers. (3)


Folquet
de Marseille: Chantan volgra.


Qu'
a vos soi fis e a mos ops trayre. (4)


Folquet
de Marseille: Tan m' abellis.



Concurremment
avec la règle qui désigne par l' S final le sujet au singulier, la
langue romane usa d' une forme spéciale pour quelques substantifs
masculins, dont le nominatif au singulier se termina différemment
des autres cas du singulier et de tous ceux du pluriel.


Ces
substantifs reçurent la finale AIRE, EIRE, IRE, comme sujets au
singulier, et la finale ADOR, EDOR, IDOR, comme régimes directs ou
indirects au singulier, et comme sujets ou régimes au pluriel.


AIRE:
sujet.


"Pistoleta
si fo CANTAIRE d' En Arnaud de Marueil, e fo de Proensa, e pois venc
TROВAIRE, e fez cansos.” (5)


Vie
manuscritte de Pistoleta. Ms. royale 7225, fol. 137.


C'
anc no fui fals ni TRICHAIRE. (6)


Bernard
de Ventadour: Lo rossignols.



(1)
Et chante ses vers rauquement.
(2) Bien veux que sachent la
plupart
De ce vers, s' il est de bonne couleur.
(3) Là où j'
aurais besoin que fût su mon vers.


(4)
Qu' à vous je suis fidèle et à mes avantages traître.


(5)
"Pistoleta ainsi fut chanteur d' Arnaud de Marueil, et fut de
Provence,


et
puis devint troubadour, et fit des chansons.”


(6)
Que jamais je ne fus faux ni tricheur.





AIRE:
sujet.


Qu'
ieu chant gais e joios,


Pois
cil cui sui Amaire,


Qu'
es la gensor qu' anc fos,


Vol
mi e mas chansos. (1)


Gaucelm
Faidit: L' onrat jauzens.


ADOR:
régime.


Vergiers
ni flors ni pratz


No
m' an fait Cantador;


Mas
per vos cui ador,


Domna,
m sui alegratz. (2)


Pierre
Raimond de Toulouse: S' ieu fos.


Cantarai
d' aquest Trobadors


Qui
chantan de mantas colors. (3)


Pierre
d' Auvergne: Cantarai.


Amic
ai de gran valor


Que
sobre totz seingnoreia


E
non a cor Trichador. (4)


Azalais
de Porcairague: Ar em al freg.


Vos
am e no m recre


Per
mal ni per dolor;


Tan
vos ai cor de lial Amador! (5)


Gaucelm
Faidit: Razon.



(1)
Que je chante gai et joyeux,


Puisque
celle dont je suis l' amant,


Qui
est la plus gentille qui onc fut,


Veut
moi et mes chansons.


(2)
Verger, ni fleur, ni pré


Ne
m' ont fait chanteur;


Mais
par vous que j' adore,


Dame,
je suis inspiré.


(3)
Je chanterai de ces troubadours
Qui chantent de maintes
couleurs.
(4) Ami j' ai de grande valeur
Qui sur tous domine
Et
n' a pas coeur tricheur.
(5) Je vous aime et ne me lasse
Par
mal ni par douleur;
Tant pour vous j' ai coeur de loyal
amant.

EIRE: sujet.
E s' anc fuy gays Entendeire ni drutz.
(1).


Rambaud
de Vaqueiras: D' amor no m lau.


EDOR:
Rég.
D' una dona qu' a dos Entendedors. (2)
Rambaud de
Vaqueiras: Seigner.


IRE:
sujet.


E
ill serai hom et amicx e Servire. (3)


Bernard
de Ventadour: Ben m' an.


Doncs,
belha, membransa


N'
aiatz qu' ieu no us sui Mentire. (4)


Gaucelm
Faidit: Coras que m.


IDOR
Rég.
Bona dompna, plus no us deman


Mais
que m prendaz a Servidor. (5)


Bernard
de Ventadour: Non es meraveilla.


Car
del tornar ai paor


Que
me tegna per Mentidor. (6) (N. E. tegna : tenga)


Gaucelm
Faidit: d' un dolz bel.
(1) Et si oncques je fus gai poursuivant
et galant.
(2) D' une dame qui a deux poursuivants.
(3) El lui
serai homme-lige, et ami et serviteur.
(4) Donc, belle,
souvenir
En ayez que je vous suis menteur.
(5) Bonne dame, plus
ne vous demande
Si non que me preniez à serviteur.
(6) Car du
retour j' ai peur
Qu' elle me tienne pour menteur.



Quand
j' indique les principales règles qui, dans la langue romane,
servent à distinguer les sujets et les régimes, je ne dois pas
omettre que cette langue possède plusieurs substantifs qui, par leur
double terminaison masculine et féminine, pouvaient être employés
tour-à-tour dans le genre qui convenait aux auteurs.


Ces
mots sont en grand nombre; le dictionnaire roman les indiquera; je me
borne à donner les exemples de FUELH et FUELHA, de JOY et JOYA.


LO
FUELHS e 'l flors e 'l frugz madurs. (1)


Pierre
d' Auvergne: Lo fuelhs.


Quan
la vert FUELHA s' espan


E
par flors blanqu' el ramel. (2)


Bernard
de Ventadour: Quan la vert.


Tos
temps sec JOI ir' e dolors,


E
tos temps ira JOIS e bes. (3)


Bernard
de Ventadour: Ja mos chantars.


No
sai JOYA plus valen. (4)


Geoffroi
Rudel: Quan lo.





Le
substantif DONS est employé dans le même sens que le substantif
DOMNA, mais alors le pronom possessif qui y est joint est MI, TI, SI:


Sujet:


E
MI DONS ri m tan doussamens. (5)


Rambaud
d' Orange: Ab nov joi. (nov : nou; bov : bou; etc.)


Régime.


Amicx,
quan se vol partir


De
SI DONS, fai gran enfansa. (6)


Gaucelm
Faidit: Sitot ai.


Pois
a MI DONS no pot valer


Dieus
ni merces ni' l dreich qu’ ieu ai. (7)


Bernard
de Ventadour: Quan vei la laudeta.



(1)
La feuille et la fleur et le fruit mûr.
(2) Quand la verte
feuille s' épaud.
(3) En tous temps suivent joye la tristesse et
la douleur,


Et
en tous temps tristesse la joye et le bien.
(4) Je ne sais joye
plus précieuse.
(5) Et ma dame rit à moi si doucement.
(6) Un
ami, quand il veut se séparer
De sa dame, fait grand
enfantillage.
(7) Puisqu'à ma dame ne peut valoir
Dieu ni
merci ni le droit que j' ai.





Enfin
la langue romane employa quelquefois un signe particulier pour
précéder et faire reconnaître les noms propres des personnes
qualifiées.


EN
désigna les noms propres masculins.


NA
désigna les noms propres féminins. (1)


Trobey
la molher d' EN Guari


E
d' EN Bernart. (2)


Comte
de Poitiers: En Alvernhe.


E
fa tota la linhada


Que
pres d' EN Adam naissensa. (3)


Gavaudan
le Vieux: Un vers.


NA
Beatrix, Dieus qu' es ples de merce


Vos
accompanh' ab sa mair' et ab se. (4)


Aimeri
de Peguillan: De tot en tot.


NA
subissait quelquefois l' élision devant les noms qui commençaient
par des voyelles:


So
dis N' Agnes, e N' Ermessen:


Trobat
avem qu' anam queren. (5)


Comte
de Poitiers: En Alvernhe.





(1)
On conçoit que NA a pu venir de domna, par la suppression de
DOM, mais il est plus difficile d' expliquer d' où dérive EN
(Mossen : Mon seigneur etc). M. de Marca a proposé ses
conjectures à ce sujet dans le Marca Hispanica, liv. 3, c. 9.
(2)
Je trouvai la femme de Guarin
Et de Bernard.
(3) Et fait toute
la lignée
Qui prit d' Adam naissance.
(4) Dame Béatrix, Dieu
qui est plein de merci
Vous place avec sa mère et avec soi.
(5)
Ce dit dame Agnès, et dame Ermessen:
Trouvé avons ce que nous
allons cherchant.

EN et NA furent placés même devant les
sobriquets ou les noms fictifs qui étaient donnés à ces personnes
qualifiées.


Ainsi
Bertrand de Born, qui donne au roi Richard le sobriquet d' OC E NO, OUI ET NON, dit de lui:


EN
OC E NO vol guerra mais


Que
no fai negus dels Alguais. (1)


Bertrand
de Born: Al dous nov.

(N. E. El 14 de junio de 1461 - 
los diputats del General e consell representants lo Principat de Cathalunya. - resposta de hoc o de no)

resposta de hoc o de no, 1461, 14 de juny, los diputats del General,  lo Principat de Cathalunya



Bernard
de Ventadour, donnant à la dame qu' il chantait le nom de FIN'
AMORS, PUR AMOUR, s' exprime ainsi:
NA FIN' AMORS, fons de
bontatz,


Merce
ti clam, lai no m' acus. (2)


Bernard
de Ventadour: Pus mos coratges.


Et
Arnaud de Marueil appelant sa dame SES MERCE, SANS MERCI:


NA
SES MERCE, trop s' afortis


Vostre
durs cors encontra mey. (3)


Arnaud
de Marueil: Cui que fin' amors.



(1)
Seigneur oui et non veut la guerre plus
Que ne fait aucun des
Alguais.
(*: noms de fameux brigands qui étaient quatre
frères.)
(2) Dame pur amour, fontaine de bontés,
Merci je te
demande, las! ne m' accuse.


(3)
Dame sans merci, trop se renforce
Votre dur coeur contre moi.



Verbes
employés substantivement.





A
l' exemple de la langue grecque et de la langue latine, les présents
des infinitifs furent souvent employés substantivement.


Comme
sujets, ils prirent ordinairement l' S final, mais ils ne le prirent
pas toujours.


Comme
régimes, ils rejetèrent l' S final.


Les
régimes indirects furent précédés des prépositions qui les
désignent.


Quelquefois
l' article fut joint à ces verbes, soit sujets, soit régimes;
quelquefois ils furent employés sans articles, ainsi qu'on le
pratiquait à l' égard des substantifs mêmes. Voici des exemples de
l' infinitif des verbes romans employés substantivement.


Sujets
sans articles.
CHANTARS me torna ad afan,


Quan
mi soven d' En Barral. (1)


Folquet
de Marseille: Chantars.


El
dieus d' amor m' a nafrat de tal lansa


Que
no m ten pro SOJORNARS ni JAZERS. (2)


Folquet
de Marseille: Chantan.


Que
VIURES m' es marrimens et esglais,


Pus
morta es ma dona n' Azalais. (3)


Pons
de Capdueil: De totz caitius.





Sujets
avec articles.


Pus
LO PARTIRS m' es aitan grieus


Del
seignoratge de Peytieus. (4)


Comte
de Poitiers: Pus de chantar.


(1)
Chanter me tourne à chagrin,
Quand il me souvient de Barral.
(2)
Le dieu d' amour m' a blessé de telle lance
Que ne me tient
profit le reposer ni le coucher.
(3) Que vivre m' est chagrin et
effroi,
Depuis que morte est ma dame Azalais.
(4) Puisque le
séparer m' est si pénible
De la seigneurie de Poitou.





Sujets
avec article.


Val
lo bon cor e 'L GEN PARLARS


E'
l merces e l' HUMILIARS
Mais que riquezas ni poders. (1)


Arnaud
de Marueil: Si que vos.


Granz
affars es LO CONQUERERS,


Mais
LO GARDAR es maestria. (2)


Gaucelm
Faidit: Chascun deu.


Lanquan
la vei, me te 'L VEZERS jauzen. (3)


Pons
de Capdueil: Aissi m' es pres.



Sujets
au pluriel.


Ben
sai qu' a sels seria fer


Que
m blasmon quar tan soven chan,


Si
lur costavon MEI CHANTAR. (4)


Rambaud
d' Orange: Ben sai.


Soffrissetz
qu' a vostr' onransa


Fosson
mais TUICH MEI CHANTAR. (5)


Gaucelm
Faidit: Al semblan.





Rég.
Direct.


En
mon cor ai UN NOVELET CANTAR


PLANET
e LEU e qu' el fai bon auzir


A
totz aisselhs qu' en joy volon estar. (6)


Arnaud
de Marueil: En mon cor.



(1)
Vaut le bon coeur et le gentil parler
Et la merci et le
condescendre
Plus que richesse ni pouvoir.
(2) Grande affaire
est le conquérir,
Mais le garder est science.
(3) Quand je la
vois, me tient le voir jouissant.
(4) Bien je sais qu' à ceux
serait dur
Qui me blâment parce que si souvent je chante,
Si
leur coûtaient mes chanters.
(5) Souffrissiez qu' à votre
honneur
Fussent désormais tous mes chanters.
(6) En mon coeur
j' ai un nouveau chanter
Simple et léger et qu' il fait bon
ouir
A tous ceux qui en joie veulent être.



Rég.
ind. sans article.


AB
CELAR et AB SOFFRIR


Li
serai hom e servire. (1)


P.
Raimond de Toulouse: Altressi.


E
tal es EN GRAN POIAR (N. E. chap. pujá, puchá; pujar)


Cui
la rod' EN BREU VIRAR


Fai
SON POIAR e DESCENDRE. (2)


Giraud
de Borneil: Honratz es hom.


Rég.
Ind. avec article.


Messatgier,
vai, e no m' en prezes meinhs,


S'
ieu DE L' ANAR vas mi dons sui temens. (3)


Bernard
de Ventadour: Quant erba.


Ma
dompna m fo, AL COMENSAR,


Francha
e de bella conpaigna. (4)


Bernard
de Ventadour: Estat ai.





Aux
verbes employés substantivement s' attachent, comme aux véritables
substantifs, les pronoms possessifs, démonstratifs, etc., et tous
les différents adjectifs; en un mot, ces verbes remplissent
entièrement les fonctions des substantifs ordinaires.


La
langue romane emploie aussi substantivement les adjectifs, quand elle
s' en sert d' une manière impersonnelle; j' en donnerai des exemples
dans le chapitre suivant.

(1) Avec celer et avec souffrir
Je
lui serai homme-lige et serviteur.
(2) Et tel est en grand
monter
A qui la roue en brief tourner
Fait son monter et
descendre.
(3) Messager, va, et ne m' en prise moins,
Si moi de
l' aller vers ma dame suis craintif.
(4) Ma dame me fut, au
commencer,
Franche et de belle société.



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Els comentaris de robots o de malparits i malparides catalanistes s´esBURRaran.
No us mateu, agafeu un llibre.

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